Collections

Un aperçu des collections riches et diversifiées du Musée muséum départemental.

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Peintures

La collection de peintures du musée est essentiellement constituée de dons et de dépôts de l’Etat.

D’une part, la collection prend la forme d’une pinacothèque et permet d’admirer des exemples de primitifs italiens ou espagnols des XIVe et XVe siècles, des peintures des écoles du Nord ou encore de la France du XVIe  au XIXe siècles.

La collection de peintures espagnoles est largement issue de la donation des époux Barle ayant vécu à Madrid, parmi laquelle on note une Sainte-Marguerite sur fond d’or du XVe siècle et plusieurs copies de grands maîtres. Le reste du fonds résulte du transfert de nombreux dépôts du Centre National des Arts Plastiques et du musée du Louvre dans les collections départementales en 2011.

D’autre part, le musée conserve de nombreuses toiles signées d’artistes régionaux qui ont pris pour motifs les paysages pittoresques et sublimes des Alpes du Sud, du massif de la Meije aux villages provençaux du Buëch, jusqu’au littoral méditerranéen. Les œuvres de Laurent Guétal, Ludovic Reignier, ou encore Gaston Tanc représentent la nature sauvage des Alpes, tandis que celles d’Achille Mauzan ou Marie-Joséphine Arnaud redonnent vie aux habitants, habitats et aux métiers des villages d’altitude.

Histoire et archéologie

Depuis plus de deux siècles, de nombreux scientifiques et amateurs se sont intéressés à l’histoire et à l’archéologie du territoire Haut-alpin. Le premier archéologue est le préfet Charles-François de Ladoucette. Il organise, dès 1804, des fouilles à La Bâtie-Montsaléon dont les trouvailles forment la première collection. Plus tard, Joseph Roman, passionné d’histoire et d’archéologie, publie une centaine d’ouvrages et d’articles sur l’histoire locale. Il crée, en 1867, un cabinet archéologique dépendant de la ville de Gap qui permet de répertorier et de protéger les objets découverts notamment les nombreux vestiges antiques et médiévaux récupérés lors de la démolition de la cathédrale Saint Arnoux. Au 20e siècle, le premier conservateur du Musée David Martin, et l’archiviste départemental Georges de Manteyer organisent des fouilles archéologiques de sites majeurs préhistoriques des âges des métaux dans le sud du département.

La collection d’histoire et d’archéologie témoigne ainsi des activités humaines dans notre région depuis la préhistoire jusqu’à la période contemporaine, des silex et haches polies en passant par le bronze massif de Jupiter-Ammon, aux fragments de Zeppelin allemand de la 1ère guerre mondiale.

La collection numismatique (monnaies, sceaux, médailles) et les Militaria (armes, armures, décorations militaires, étendards et blasons) complètent cette riche histoire du département et plus largement de la Provence et du Dauphiné.

Histoire naturelle

Le musée conserve des collections naturalistes témoins de l’intense vie savante des haut-alpins du 18e siècle à nos jours. Curieux voyageurs, entrepreneurs ou membres de l’administration, ils explorent et inventorient aussi bien leur territoire que le reste du monde. Les collections représentent la diversité du monde animal et végétal, des écosystèmes alpins, européens et des ailleurs, de l’époque contemporaine aux temps géologiques.

La collecte des spécimens remonte au début du XIXe siècle, avec le projet du Préfet Ladoucette d’installer un « Muséum central » à côté de la nouvelle École centrale des Hautes-Alpes. Non aboutie, cette idée ancre toutefois la possibilité d’un muséum à Gap, et les spécimens continuent à affluer chez des collectionneurs et des savants. Le tournant majeur est celui du legs de Léon Olphe-Galliard au Département des Hautes-Alpes en 1892. Cet ornithologue lyonnais, originaire des Hautes-Alpes, avait accumulé sa vie durant quelques 5000 spécimens d’oiseaux du monde entier, dont certaines espèces qu’il a lui-même décrites. L’acceptation de ce legs déclenche la construction, longue et laborieuse, du bâtiment du musée ouvert en 1910.

Les collections de zoologie s’enrichissent avec la donation en 1935 de nombreux spécimens d’Afrique par l’ancien député et sénateur des Hautes-Alpes Maurice de Rothschild.

La collection de botanique est essentiellement composée d’herbiers historiques, dont ceux de Dominique Villars (1745-1814). Ce médecin originaire du Champsaur est une figure majeure de la botanique européenne au XVIIIe siècle, et meurt doyen de la faculté de médecine de Strasbourg. Les herbiers conservés au musée sont la matière première de sa grande publication, Histoire des plantes de Dauphiné parue entre 1786 et 1789. La majeure partie des herbiers de la collection est déposée au Conservatoire Botanique National Alpin depuis 1995.

Le musée conserve une collection de malacologie due au généreux legs de Louise Rostan d’Abancourt qui a collecté sa vie durant les mollusques actuels, fossiles et de préhistoire de Provence, dont la majeure partie se trouve aujourd’hui à Aix-en-Provence.

Ce fonds s’enrichit régulièrement de taxidermies plus récentes. Des espèces domestiques typiques des élevages alpins sont notamment venues rejoindre les collections au cours des quinze dernières années.

Ethnologie régionale

Les collections ethnologiques relatives aux Hautes-Alpes occupent une place centrale au sein du Musée Muséum départemental. Elles regroupent principalement des meubles et des objets en bois de la vie quotidienne, très souvent sculptés. Elles proviennent principalement de la haute vallée du Queyras, massif qui a très tôt attiré les folkloristes du tournant du XXe siècle.

Le Musée Muséum départemental doit ces collections aux dons et aux achats d’amateurs éclairés. Parmi ceux-ci, retenons le legs de la famille du Préfet Vasserot en 1988, et le transfert des collections du Musée du Vieux Queyras, installé à Aiguilles entre 1920 et 1940, qui intègrent le Musée Muséum en 1980. Ce fonds s’est depuis développé grâce à l’acquisition d’une partie de la collection Lucien en 1995, et des donations de haut-alpins. L’enrichissement de cette collection se poursuit en dialogue étroit avec d’autres musées alpins et le tissu associatif et artisanal pour conserver la diversité des motifs et techniques de cet art populaire singulier.

Les meubles et les objets de la vie quotidienne du Queyras et du Briançonnais témoignent de modes de vie, de savoir-faire et d’une vivacité artistique que l’on retrouve également dans d’autres vallées alpines. Ils permettent aussi d’imaginer la vie familiale, sociale, intellectuelle et spirituelle de ces communautés d’altitude qui ont su garder leur distance et tirer profit des grands pouvoirs étatiques qui les ont entourées jusqu’à la Révolution française, à travers le mode d’organisation bien singulier qu’étaient les escartons de Briançon.

La bibliothèque patrimoniale

La bibliothèque du Musée Muséum départemental est constituée de deux fonds anciens et d’un fonds documentaire.

Le fonds ancien le plus important tant en quantité (2597 volumes) qu’en qualité (rareté de nombreux titres) est constitué des ouvrages légués en 1891 au Musée Muséum départemental par Léon Olphe-Galliard (1825-1893) dont la famille est originaire des Hautes-Alpes.

Léon Olphe-Galliard a développé très tôt une vocation scientifique (botanique, entomologie) mais ayant finalement décidé de se consacrer à l’ornithologie, il s’attacha tout au long de sa vie à étudier et approfondir cette branche de l’histoire naturelle.

Les ouvrages légués sont donc essentiellement consacrés à l’ornithologie – dont ses propres travaux et publications – mais on peut y trouver également de nombreux livres de botanique, d’entomologie, de sciences naturelles, de littérature, de voyages aussi bien rédigés en français qu’en anglais, allemand, italien ou espagnol car le savant était polyglotte et traduisait le russe, l’islandais et la plupart des langues du nord.

Les correspondances échangées avec ses confrères naturalistes européens (également conservées dans la bibliothèque) reflètent d’ailleurs sa maîtrise des langues étrangères.

L’autre fonds ancien comprend des ouvrages achetés par le musée ou donnés par des particuliers. Il est essentiellement composé d’ouvrages de sciences naturelles et de botanique.

Le fonds documentaire est régulièrement enrichi par l’achat d’ouvrages en lien avec nos collections (Beaux-Arts, photographie, ethnologie, archéologie, etc…) ou avec les expositions temporaires présentées au musée. Il comprend également un fonds d’histoire locale et de périodiques.

La bibliothèque est accessible sur demande aux étudiants, chercheurs et professionnels du patrimoine.

La collection d’ethnographie lointaine

La collection d’ethnographie lointaine comprend des donations de missionnaires, explorateurs, entrepreneurs et membres de l’administration ayant pratiqué collectes et échanges dans différentes régions du globe dès la deuxième moitié du 19e siècle jusqu’au milieu du 20e siècle.

Cette série comprend actuellement plus de 400 items. Peu d’informations concernant ces acquisitions anciennes nous sont parvenues. L’iconographie, les représentations graphiques ainsi que les matériaux employés pour la fabrication des objets permettent de cibler la provenance de la plupart d’entre eux. Parmi elles, on peut identifier des productions asiatiques (Vietnam, Indochine, Chine, Japon, Inde), africaines (Algérie, Congo, Madagascar), d’Amérique centrale (Guyane) et océaniennes (Polynésie, Nouvelle Calédonie). À l’exception de quelques donateurs bien identifiés et documentés comme Jules Itier (1802-1877), les anciens propriétaires de ces objets ne sont connus qu’à travers quelques mentions inscrites sur les registres et les cartels du début du 20e siècle, généralement non exhaustifs.

Ces témoins du quotidien de nombreuses civilisations extra-européennes sont un support de la connaissance ethnologique, relative à l’étude des cultures matérielles de divers groupes humains à l’époque contemporaine. Ils sont tout autant des témoins muséographiques des pratiques de collectes et de la curiosité européenne des 19e et 20e siècle.

Sculpture

La collection de sculpture du musée est composée de rondes-bosses (sculptures en trois dimensions), de bustes ou de reliefs (sculptures présentant des éléments figurés qui se détachent de la surface du support). Les pièces sont façonnées dans des techniques variées (esquisses en terre cuite, plâtres, réalisations en marbre, en bronze et en bois).

Au cours du 19e siècle la France est le creuset d’une école de sculpture marquée par les grands noms de Rude, Carpeaux ou Rodin. Jean Esprit Marcellin (1821-1884), artiste d’origine gapençaise formé dans l’atelier de François Rude, est moins connu mais participe aussi de cette émulation et réalise de nombreuses commandes pour le compte de l’État (exemples). Le Musée muséum départemental des Hautes-Alpes a la chance de conserver une cinquantaine de ses œuvres présentées actuellement dans le parcours permanent.

Cette collection est complétée par un fonds de sculpture religieuse, principalement issue d’églises et chapelles du territoire (Vierges, Christ, chapiteaux…).

Le musée conserve également quelques sculptures de personnages historiques comme Napoléon 1er, Dominique Villars ou le Duc de Lesdiguières et son mausolée monumental en marbre et albâtre.

Enfin, la collection s’est diversifiée ces vingt dernières années avec l’acquisition de sculptures contemporaines auprès d’artistes régionaux comme Frédérique Maillart, Mohammed Hammoudi et Gérard Ducret, ou nationaux et internationaux comme Bruno Mendonça ou Minoru Kanō, artiste sculpteur japonais.

Les arts décoratifs

Les arts décoratifs comprennent les biens culturels qui remplissent un rôle à la fois fonctionnel et ornemental mais également les techniques et les matériaux utilisés pour leur fabrication (céramique, bois, verre, métal, textile, pierre…). Il peut donc s’agir d’objets du quotidien, de décorations, de meubles et d’outils.

La collection de faïences du musée, composée de près de 1000 objets, est très riche et variée. On peut trouver des productions locales provenant des fabriques de Gap et la Bâtie Neuve et nationales des grandes fabriques françaises telles que Moustier, Marseille, Lyon, Nevers, Strasbourg ou Varages. Des productions italiennes et espagnoles enrichissent cette diversité, notamment la collection d’Adolphe et Anne Laure Barle, collectée à la fin du 19e siècle dans les grands centres de productions espagnols, à Barcelone, Valence, Séville et Madrid. 

Le couple Barle a également donné au musée trois cabinets ornementés, dont un très beau bargueño espagnol du 17e siècle en bois, os et ferronneries dorées.

Les ornements architecturaux font également partie des arts décoratifs. Ferdinand Marrou, célèbre ferronnier d’art originaire des Hautes-Alpes, a donné au musée, au début du 20e siècle, deux ornementations en plomb et en fer représentants des chardons, sa fleur fétiche.

Les arts graphiques

Les collections d’arts graphiques du musée se distinguent essentiellement par les estampes et gravures provenant du legs du Marquis de la Mazelière (1864-1937) intervenu en 1937. Cet érudit issu d’une famille de l’Embrunais collecte toute sa vie durant un fonds portant sur l’art occidental, avec de nombreuses photographies et reproductions d’œuvres majeures de l’art européen, des dessins de Jacques Callot et Albrecht Dürer, une eau-forte de Justus Danckerts d’après La descente de croix de Rembrandt. Orientaliste, il constitue parallèlement un fonds exceptionnel d’estampes et de dessins de plusieurs pays orientaux (Inde, Chine, Japon…). Le musée conserve ainsi 107 estampes japonaises parmi lesquelles figurent les plus grands noms de cet art : Hiroshige (1797-1858), Hokusai (1760-1849) et Utamaro (1753-1806).

Le musée conserve également les productions graphiques de Lucien Achille Mauzan (1883-1952), artiste et affichiste d’origine gapençaise qui fait carrière en Italie et en Argentine. Il est l’auteur de centaines de commandes publicitaires concomitantes à l’essor industriel de secteurs aussi variés que le cinéma, la musique, l’agroalimentaire ou encore la parfumerie.

En dialogue étroit avec le fonds de peintures alpines, les collections d’arts graphiques comportent de nombreux dessins de vues pittoresques des Alpes du Sud, que l’on doit notamment à l’embrunais Émile Guigues (1825-1904). Membre de la Société d’études comme du Club alpin, il laisse derrière lui une très abondante œuvre d’illustrateur dont le musée conserve une partie se rapportant aux paysages alpins (le grand Morgon, la Meije, la Barre des Écrins…).

En 2021, le musée enrichit ses fonds graphiques grâce à la donation de l’artiste Philippe Comar, constituée de 198 dessins sur papier et 2 lithographies sur papier. Cette œuvre hétéroclite s’intéresse essentiellement à la représentation des collections scientifiques des musées nationaux français, des espaces de réserves aux salles d’exposition du Muséum national d’Histoire naturelle ou encore du Musée des Arts et Métiers.