
Découvrez un fascinant site archéologique et plongez dans l’histoire de ses fouilles !
Mons Seleucus, carrefour Divin. Deux siècles de fouilles gallo-romaines au cœur des Alpes du Sud.
Mons Seleucus, vous connaissez ? C’est le nom du site gallo-romain situé à la Bâtie-Montsaléon, au sud du département haut-alpin qui, entre le 1er et le 5e siècle de notre ère, voit se développer une agglomération au carrefour des voies de circulation antiques. Elle s’organise autour de bâtiments civils et d’une vaste aire sacrée accueillant plusieurs sanctuaires. L’engouement pour Mons Seleucus remonte au tournant du 19e siècle et nombreux furent les érudits locaux à mener des prospections archéologiques. Des premières campagnes aux fouilles les plus récentes de 2010 et 2021, explorez l’histoire de ce site et découvrez toutes ses facettes : de la vie quotidienne des gallo-romains jusqu’à leurs pratiques rituelles et religieuses.
Parcours de l’exposition
La première séquence de l’exposition retrace l’histoire des trois principales campagnes de fouilles menées au 19e siècle. Tout commence par des découvertes fortuites, survenues lors de labours agricoles, qui conduisent le premier préfet des Hautes-Alpes à engager, au tournant du siècle, une première exploration encore sommaire. Le préfet Ladoucette, figure essentielle des premières recherches, déploya une énergie considérable
pour organiser les fouilles et mobiliser les soutiens nécessaires. Son engagement, toutefois, entraîna la dispersion d’une partie des collections (offert à l’impératrice Joséphine), dont il nous reste désormais plus que les plans et dessins réalisés à l’époque par l’ingénieur Joachim Janson.
Consacrée à la vie quotidienne et spirituelle, la deuxième séquence met en lumière les pratiques rituelles attestées à Mons Seleucus et la présence d’un panthéon polythéiste aux origines multiples. Les stèles gravées portant des dédicaces votives révèlent un ensemble de divinités issues de traditions variées : locales, avec la déesse Alambrina ; romaines, telles que Jupiter ou les cultes impériaux ; ou encore d’origine orientale, à l’image d’Isis et de Mithra. Ce mélange d’influences témoigne du syncrétisme religieux né de la rencontre entre les croyances celtiques, romaines et orientales après la conquête romaine. Des objets votifs découverts en contexte domestique attestent du culte rendu aux divinités dans la sphère privée.
La troisième séquence porte sur les découvertes récentes réalisées au nord du site, qui ont confirmé la fonction cultuelle de Mons Seleucus.
Les fouilles de l’Inrap en 2010 et 2021, ont révélé une occupation continue du sanctuaire durant près de six siècles, du 1e siècle avant notre ère jusqu’au 5e siècle de notre ère. Enclos votifs, petits temples d’origine celtiques (fana), fosses rituelles (favissa) et de nombreux dépôts votifs et offrandes (lampes, statuettes, vases, monnaies) apportent un éclairage nouveau sur les pratiques religieuses gallo-romaines et sur le site de Mons Seleucus.
Longtemps perçue comme une quête de trésors et de beaux objets destinés à enrichir les premiers musées et à forger les identités régionales et nationales, l’archéologie acquiert progressivement un statut de science à part entière, capable de révéler l’organisation et le fonctionnement des sociétés passées. Au dégagement des murs et à la collecte sélective d’objets, caractéristiques des fouilles anciennes menées par Ladoucette, succèdent des méthodes rigoureuses mobilisant des équipes pluridisciplinaires numismates, céramologues, topographes, épigraphistes… Ensemble, ils offrent une lecture fine, contextualisée et renouvelée des vestiges.
Un parcours vivant, sensible et immersif
L‘exposition propose un large éventail de dispositifs muséographiques qui favorisent une approche à la fois pédagogique, ludique et inclusive de l’archéologie.
- Capsules sonores
- Films et vidéo-documentaires
- Stations ludo-éducatives (jeux, tables de manipulation, etc)
- Maquettes
- Reproductions d’objets à toucher
Des partenariats forts
L’exposition «MONS SELEUCUS, CARREFOUR DIVIN» marque une étape importante pour le Musée muséum départemental, affirmant son rôle de lieu de conservation, de valorisation et de transmission de l’histoire pluriséculaire des Alpes du Sud. Ancré dans le territoire, en lien étroit avec les chercheurs, les habitants et les associations, le musée se fait caisse de résonance des avancées scientifiques et des initiatives culturelles qui y émergent.
Le Service régional de l’archéologie de la DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur met en oeuvre, à l’échelle régionale, la politique de l’État en matière d’archéologie. Il assure l’inventaire, l’étude, la protection et la valorisation du patrimoine archéologique. Acteur clé de la connaissance du territoire, le SRA est un partenaire de longue date du Musée muséum départemental des Hautes-Alpes, avec lequel il entretient un dialogue régulier et constructif autour des découvertes archéologiques et de leur diffusion.
L’Institut national de recherches archéologiques préventives (lnrap) est placé sous la double tutelle des ministères de la Culture et de la Communication et de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. L’lnrap assure la détection et l’étude du patrimoine archéologique en amont des travaux d’aménagement du territoire. Il exploite les résultats scientifiques des fouilles archéologiques et les diffuse auprès des chercheurs comme des citoyens. Il concourt à l’enseignement, à la diffusion culturelle et à la valorisation de l’archéologie auprès de tous.
Le musée a bénéficié de prêts exceptionnels accordés par le Musée Dauphinois (Grenoble), le Service, Régional de l’archéologie de la DRAC PACA, ainsi que Lugdunum, musée et théâtres romains (Lyon). Ces contributions enrichissent l’exposition et permettent de rassembler, pour la première fois, l’ensemble des artefacts actuellement identifiés provenant du site antique de Mons Seleucus.
Pour accompagner cette exposition ambitieuse, le musée a fait appel à l’agence Scénographies – Claudine Bertomeu, reconnue pour ses créations entre théâtre (Macha Makeïeff, Patrice Thibault…) et musées (Mucem, Musée d’Archéologie Méditerranéenne de Marseille … ).
L’objectif : concevoir une mise en scène sur mesure pour faire revivre un site archéologique aujourd’hui invisible, dont la mémoire ne subsiste que par les objets exhumés et les documents d’archives.
Autour de l’exposition une programmation culturelle tout au long de l’année.
Une programmation culturelle riche et variée pour (re) découvrir le site archéologique de Mons Seleucus. Visites, conférences, ateliers, spectacles permettent à tous les visiteurs, passionnés d’archéologie, touristes ou familles de s’immerger dans la culture gallo-romaine et apportent un nouveau regard sur la richesse du patrimoine archéologique haut-alpin.
- Paroles aux chercheurs. Un cycle de 6 conférences et rencontre avec des archéologues, des chercheurs, des restaurateurs
- Visites commentées et ateliers. Notamment un programmes “vacances au musée” placé sous le site de l’antiquité gallo-romaine
- Des tempes fors : journées européennes du patrimoines, fête de la science, journées Européennes de l’archéologie
Le programme 2026 sera à retrouver sur le site du musée.