Expositions permanentes

Explorez la richesse de nos collections sur 1600 m2 d’expositions.

Publié le – Mis à jour le

Histoire naturelle, Beaux-arts, arts décoratifs, archéologie, ethnologie et créations contemporaines : le musée propose des expositions temporaires et expose ses collections permanentes sur cinq niveaux et 1600 m2 d’expositions.

Le vivant des Hautes-Alpes et d’ailleurs

Où : au sous-sol.

Le musée conserve des collections naturalistes témoins de l’intense vie savante des haut-alpins du 18e siècle à nos jours. Curieux voyageurs, entrepreneurs ou membres de l’administration, ils explorent et inventorient aussi bien leur territoire que le reste du monde.

Cheminez de la faune domestique agropastorale aux écosystèmes caractéristiques des Alpes du Sud. Partez à la découverte de la diversité animale d’autres continents, des monts de l’Atlas à la Nouvelle Calédonie. Toutes ces espèces fascinantes mais souvent fragiles nous questionnent sur notre place au sein du vivant.

Découvrez deux personnages qui ont marqué la botanique et l’ornithologie au musée : Dominique Villars (1745-1814), originaire du Champsaur, médecin, botaniste et doyen de la faculté de médecine de Strasbourg, donne une partie de son herbier au musée ; et Léon Olphe-Galliard (1825-1893), ornithologue lyonnais, donne toute sa collection au Département en 1892 et déclenche la construction du musée.

Sacré Dauphiné ! 1500 ans d’objets et d’architecture chrétienne dans les Alpes du Sud

 : au sous-sol.

Dès l’Antiquité tardive, le territoire du Haut Dauphiné est composé de deux diocèses. L’un à Gap et l’autre à Embrun, berceau d’un puissant archidiocèse qui étend son autorité sur toutes les Alpes occidentales. Au Moyen-Âge, la vie monastique se développe et plusieurs ordres s’installent dans les zones rurales et montagneuses dans des bâtiments aux architectures remarquables.

Ces puissances religieuses ont laissé derrière elles de nombreux vestiges que le musée conserve grâce à des collectes de notables, d’historiens et archéologues locaux aux 19e et 20e siècle.

Contemplez des fragments d’architecture, colonnes, corniches, chapiteaux et sculptures. Ils sont autant de témoins de l’impact du christianisme et de l’autorité de l’évêque sur l’organisation de la ville et des campagnes, de Gap jusque dans les monastères les plus reculés comme la Chartreuse de Durbon, le prieuré Saint-André-de-Rosans ou l’Abbaye de Boscodon.

Mélange de genres

 : au rez-de-chaussé.

Un nouvel accrochage est consacré aux collections de peinture, cette exposition permanente met en lumière une centaine d’œuvres issues des collections du musée

Les œuvres y seront présentées à travers les 5 célèbres genres picturaux que sont la peinture d’Histoire, le portrait, le paysage, la nature morte et enfin la scène de genre. Didactique ce nouveau parcours raconte l’aventure des genres à travers les grands courants qui ont marqué l’histoire de la peinture tout autant que les écoles et artistes régionaux qui ont évolué dans les Alpes du Sud.

Salle 1 – Paysages

La salle consacrée au paysage retrace à grands traits l’émergence de ce genre en lien avec l’évolution des sensibilités et du goût avec une attention particulière portée au paysage de montagnes, environnement qui incarne l’identité de notre territoire. Dans la peinture, le paysage a d’abord été un élément de décor des scènes religieuses (« Adoration de l’Enfant », école espagnole). Ces paysages idéaux, bien souvent imaginés, renvoient à la perfection de la création divine. À partir du 16e siècle, sous le pinceau des peintres flamands, le paysage devient un véritable genre dans lequel se spécialisent de nombreux artistes pour répondre aux demandes de la clientèle bourgeoise (Paysage aux rochers, HONDECOTER Gilis Claes). À la fin du 17e siècle, les peintres français installés à Rome élèvent le genre du paysage au rang de sujet artistique et représentent l’homme et la nature dans une coexistence parfaite (Paysage, ADVINNENT Etienne). Plus tard, au 18e siècle, les paysages s’enrichissent de nouveaux motifs à mesure que les artistes explorent le monde. Entre romantisme et réalisme, les paysages ruraux, montagneux et littoraux sont les lieux privilégiés d’une expression artistique nouvelle qui rompt avec l’académisme et propose une interprétation plus libre et sensible de la réalité observée. La perception des montagnes se transforme en partie grâce aux artistes qui magnifient ces paysages et contribuent à l’engouement des classes bourgeoises pour la découverte des sommets. L’attrait pour la montagne, et plus spécifiquement pour les Alpes, est partagé par les scientifiques et les artistes, qui se retrouvent parfois au sein de mêmes expéditions, ainsi que les alpinistes qui explorent et gravissent les sommets alpins. L’école dauphinoise en particulier, met en lumière la production artistique prolifique de plusieurs artistes qui s’attachent sur plusieurs générations à traduire en peinture le caractère grandiose de la montagne alpine tout en exaltant sa beauté naturelle. Le gapençais Gaston Tanc a arpenté et contemplé la Vallée du Queyras et son regard s’arrête sur le tumulte d’un torrent jaillissant du fond de la vallée (« Le Cristillan – vallée du Queyras »). Les cimes lointaines et impénétrables de « Paysage de Vallouise » de Ludovic Reignier tranchent avec la sérénité d’un chalet niché au creux d’une forêt de résineux. Enfin, Laurent Guétal accentue la monumentalité du relief enneigé et abrupt de la « Meije vue du vallon des Étançons» par le choix d’un angle en contre-plongée.

Cette immersion picturale s’articule autour de quatre thèmes « paysages sacrés », « montagne sublime », « montagne pittoresque », « rivages » ainsi qu’un ensemble consacré aux montagnes des Hautes-Alpes vues par l’artiste embrunais Émile Guigues.

Salle 2 – portraits, scènes de genre et natures mortes

La traversée des genres se poursuit avec une salle consacrée à trois d’entre eux.

Situé en seconde place dans la hiérarchie des genres établie par Félibien, l’art du portrait est à l’honneur dans ce nouvel accrochage. Art de l’imitation et de la représentation des grands de ce monde, il est également un marqueur de l’évolution des sociétés et joue un rôle social important. La galerie de portraits, entre apparat et quête de réalisme, permet d’aborder la question de la représentation de soi ; un sujet qui ne cessera de préoccuper les artistes du 18° siècle à l’époque moderne. Avec son importante perruque et son vêtement délicat, l’homme peint par un des artistes emblématiques du « grand siècle », le marseillais Pierre Puget (1620-1694), revêt une prestance qui renvoie à sa fonction de magistrat (Portrait d’un magistrat). Sa pose symbolise aussi son positionnement au sein d’une des plus puissantes cours d’Europe. Au 18e siècle, le portrait intime se développe avec une demande croissante, les commanditaires préfèrent un cadre plus familier, privilégiant le buste et le visage. Portraitiste de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie sous Louis XV, François-Hubert Drouais (1727-1775) nous livre un Portrait de Maurice Quentin de La Tour – également peintre – empreint de l’humanisme de son modèle.

Au 19°siècle, La Révolution industrielle favorise la bourgeoisie qui connait une véritable ascension sociale et politique durant tout le 19e siècle. Cette classe s’enrichit et désire témoigner de sa réussite, notamment au travers du portrait peint qui envahit les demeures. La mode du portrait est alors à son paroxysme, les commandes constituent d’ailleurs l’une des principales ressources pour les artistes. Le choix des tenues, de l’intérieur et des objets présentés témoigne de la position sociale de l’individu à l’instar du Portrait de Félicie Brelet, une descendante de Dominique Villars, réalisé par Félicie Schneider. La quarantaine d’œuvres proposées à la contemplation du visiteur présente d’ailleurs des personnalités locales qui ont imprégné le territoire haut-alpin comme le célèbre botaniste Dominique Villlars (Portrait de Dominique Villars, école française, 19e siècle) ou le fameux « poète aux olives » originaire du Champsaur (Portrait de Jean Sarrazin, Jacques Martin, 19e siècle).

Scènes de genres et natures mortes.

Considérées en France comme des genres mineurs , les peintures de scènes de genres et de natures mortes du musée, illustre des scènes de vies contemporaines, familières, parfois triviales. Ces deux genres sont néanmoins particulièrement prisé et populaire dès le 17e siècle aux Pays-Bas où les peintres protestants abandonnent les sujets religieux pour se tourner vers d’autres motifs qui représentent l’ordinaire de la vie. Dans la collection du musée, deux tableaux du néerlandais Molenaer (1610-1668) illustrent bien le caractère parfois grivois de ces scènes d’auberge (Le goût, L’odorat – Molenaer d’après Brouwer, 17e siècle) rempli de personnages aux trognes singulières et aux attitudes outrancières, ripaillant, buvant et fumant allégrement. C’est toutefois au 19e siècle que ces scènes acquièrent leur lettre de noblesse. Les artistes font alors de la description de la vie moderne leurs sujets de prédilection. On retrouve ce goût du quotidien, au cœur des natures mortes, dans la mise des objets de tous les jours par fois personnels comme dans les trois tableaux d’Achille Mauzan (1883-1952) (Capucines aux coquillages, Les œufs au plat et Argenterie et roses).

Cette exposition révèle combien les dons et legs que le Musée muséum départemental a pu obtenir au fil des décennies font la part belle aux portraits, paysages et scènes de genre, autant de thématiques prisées par les collectionneurs haut-alpins dans leurs cabinets de curiosité.

La collection Barle, L’Espagne au cœur des Alpes

 : au deuxième étage. 

Parmi les œuvres conservées au musée, une collection interpelle par la qualité et la richesse des œuvres qui la composent : la collection d’Adolphe et Anne-Laure Barle.

De la fin du 19 e siècle au milieu du 20 e, ce couple va collectionner, avec passion et démesure, peintures, sculptures, céramiques, émaux, meubles… principalement attribués à l’école espagnole. Ce sont au total près de 200 biens qui entrent dans les collections du musée : une trentaine de tableaux, plus de quatre-vingts céramiques, quatre meubles de grande qualité, quatre sculptures, une trentaine de livres, et une trentaine d’objets de dévotion sont donnés par le couple entre 1908 et 1942.

L’exposition vous propose de découvrir un aperçu de cet ensemble emblématique qui vous fera voyager dans l’art de la péninsule ibérique.

Elle présente également certains aspects de la vie de ce couple. Après son mariage à Madrid, il s’installe à Gap et y réside pendant la saison estivale où il côtoie l’élite locale et mène une vie moderne. En effet, la villa Julie, leur lieu de résidence, sera la première maison équipée d’un téléphone à Gap. Les origines madrilènes d’Anne-Laure et le goût du couple pour les beaux-arts sont sans doute à l’origine de la constitution de leur collection.

Le Musée muséum départemental conçoit des visites virtuelles pour faciliter la préparation de votre visite et pour permettre à tous d’accéder au musée et à ses expositions. La visite virtuelle de la collections Barle est à retrouver sur la page visite virtuelle. 

Le Queyras des collectionneurs

 : au deuxième étage du musée. 

Embarquez pour le massif du Queyras qui s’est installé au deuxième étage du musée !

L’exposition témoigne de la centralité du bois et de son artisanat dans le quotidien des queyrassins et queyrassines. Fait de mélèzes et pins cembro, deux essences typiques des étages alpins, ces meubles sont non seulement pratiques mais aussi esthétiques. Les coffres, coffrets, clôtures de lit, vaisseliers, marques à pain, boites à sel sont tous soigneusement ornés d’une combinaison de motifs qui disent l’instruction des populations et les échanges culturels du Queyras avec les vallées alpines du Nord et le Piémont italien.

Ces objets évoquent un mode de vie typique des sociétés agropastorales alpines du 18e siècle, date du plus ancien coffre, au début du 20e siècle. Les collectes des folkloristes Hyppolite Müller et Charles Joisten, les collections déposées du « Musée du Vieux Queyras » et les dons de généreux haut alpins donnent une vision figée de ces manières d’habiter la montagne. Pourtant, elles n’ont cessé d’évoluer et de se transformer sous l’effet des crises et évolutions sociales et environnementales qui se poursuivent jusqu’au 21e siècle.

Céramiques contemporaines

 : au troisième étage. 

Les collections de céramiques du Musée muséum départemental sont d’une très grande richesse et d’une exceptionnelle variété. Dans les réserves du musée sont conservées des céramiques archéologiques, des pièces de fabrication locale ou des ensembles donnés par des collectionneurs et appartenant à des productions de types variés.

Actuellement présentées dans les espaces, vous trouverez une sélection de céramiques issues de créateurs contemporains comme Marit Kathriner, Michel Cohen ou celles d’Agathe Larpent ainsi que différentes pièces issues de la donation Fine.

Agathe Larpent :

Fascinée par l’émail, sa marque de fabrique, les formes qu’elle crée sont inhabituelles et surprenantes. La série des Creusets, ces récipients utilisés en métallurgie, qu’elle revisite en céramique présente des bordures déchiquetées et des couleurs éclatantes et profondes qui évoquent la puissance des éléments. 

La donation Fine :

Denys Fine a donné au musée une exceptionnelle série de soixante céramiques et cinquante-sept dessins, peintures et lithographies représentatives de l’Atelier de la famille Fine.

Après un début d’activité à Fox-Amphoux dans le Var dans les années 1960, la famille Fine (Georgina, sa femme, Michel, son frère et ses deux enfants Johann et Vania) installent en 1975 un atelier à Moustiers-Sainte-Marie, haut lieu de production de faïence. Durant plus de quarante ans cet atelier produira des œuvres traditionnelles et contemporaines au service de plasticiens renommés.

La donation est ainsi composée d’œuvres de la famille Fine, Georgina, Denys et Michel mais également des artistes comme Yves Niore, Jean-Pierre Courtault, Catherine Viollet, Yves Comte, Jean-Jacques Ceccarelli, Roland Delcol, Bernard Morteyrol, Pierre Gérard, Michel Richard, Cavaix, Jean-François Faucher, Jean Charasse, Marceau Doux-Sillas, Constantin Xenakis et Marie-Claude Dussol.

Jean Esprit Marcellin, enfant du pays – sculpteur de génie  

 : au troisième étage. 

Le nom de ce sculpteur est connu de tous les gapençais grâce à la place qui porte son nom mais connaissez-vous réellement le travail de cet enfant du pays ?

Issu d’une famille très modeste, il suit un apprentissage chez des décorateurs-sculpteurs de Gap puis intègre l’École des Beaux-Arts de Paris grâce à un soutien de sa ville et de son département natal. Il rejoint ensuite l’atelier de François Rude.

De 1847 à sa mort, il participe à tous les Salons, événements artistiques incontournables et prestigieux qui récompensent les meilleurs artistes vivants et y connait un certain succès. Il poursuit une carrière prolifique saluée par la critique et reconnue par l’État qui lui passa régulièrement commande.

Il fut également de tous les grands chantiers architecturaux de son temps et imagina un programme sculptural destiné à décorer le Palais du Louvre, l’Opéra Garnier ou encore l’Hôtel de ville à Paris et la Préfecture des Bouches-du-Rhône à Marseille.

Organisée à l’occasion du bicentenaire de sa naissance, cette exposition retrace le parcours de cet artiste de sa naissance à Gap en 1821 jusqu’à sa mort en 1884.

Esquisses en terre cuite, réductions en plâtre, réalisations en marbre ou en bronze, les pièces exposées permettent d’apprécier différentes étapes de travail du sculpteur.

Archéologie alpine : 13 000 d’Histoire

Où : au troisième étage. 

Cette exposition propose de partir à la découverte du territoire alpin à partir des traces fragmentaires du passé depuis le Paléolithique jusqu’à la période gallo-romaine.

Le parcours est organisé de manière chrono-thématique et permet d’appréhender différentes facettes des sociétés passées comme la vie quotidienne, l’économie, l’environnement ou les rites funéraires évoqués par les objets archéologiques et leurs sites de découverte. 

Le Paléolithique est peu présent dans les Hautes-Alpes jusqu’à il y a 15 000 ans où les glaciers libèrent d’importants espaces ouvrant de nouveau territoire aux derniers chasseurs-cueilleurs.  Ces grands espaces sont rapidement colonisés par le grand gibier comme le Mégaceros (cerf géant, disparu aujourd’hui) et dont un fragment de bois a été découvert dans une tourbière à Aspres-Sur-Buëch.

Au Néolithique le changement de mode de vie de chasseurs / cueilleurs à agriculteurs /éleveurs s’accompagne d’innovations technologique majeures. La céramique est inventée pour cuire et conserver les aliments. Pour la production des haches polies, la jadéite du Mont Viso (entre le Queyras et l’Italie) est exploitée pendant plusieurs milliers d’années et exportée largement dans toute l’Europe.

À l’âge du Bronze, l’exploitation des mines de cuivre de Saint-Véran est attestée très précocement (il y a 4000 ans). Le musée conserve des assemblages exceptionnels d’éléments de parure et d’armes en bronze témoins des talents exceptionnels de métallurgistes à cette époque.

Au cours de l’âge du Fer, les échanges et les contacts extrarégionaux s’intensifient avec les cultures transalpines et méditerranéennes. Ils portent sur les métaux, le cuir, la laine, les fourrures, le sel pour conserver les aliments, le bois. Une partie de ce commerce permet d’acquérir des produits rares et lointains comme l’ambre de la Baltique, le corail et de la vaisselle en céramique ou en métal des civilisations méditerranéennes.

À la période gallo-romaine, les coutumes et les lois veulent que les nécropoles (littéralement « ville des morts ») soient séparées du monde des vivants. Les sépultures sont installées à l’extérieur des remparts à la sortie des villes, aux portes mêmes des cités, le long des grandes voies. Les objets funéraires découverts sur les sites antiques haut-alpins témoignent de la diversité des pratiques (inhumations, crémations, dédicaces funéraires, mausolées, tombes en bâtière) et sont le reflet du statut social du défunt.

Un espace est dédié aux collections de numismatique constituées de monnaies, médailles, jetons, sceaux et papiers monnaie. Le parcours présente les découvertes numismatiques majeures, effectuées dans le département des Hautes-Alpes à travers les âges, de l’antiquité jusqu’à la période contemporaine.