Les 60 hectares de l’emprise du projet ont été diagnostiqués selon des méthodes adaptées à la surface, au milieu montagnard (entre 1800 et 1980 m d’altitude). Les 40 sites et indices de sites identifiés et géolocalisés au moyen d’un GPS ont été expertisés par des sondages manuels ou mécaniques.
Protohistoire (de 2200 à 250 avant J.-C.) :
Une occupation humaine est bien établie par la présence de 4 tertres1 testés et 11 protubérances ou "buttes". Un tertre a été ouvert sur un quart. Un coffrage central est identifié mais n’a pas été touché. Les trois autres tertres ont été testés par des sondages. Aussi le caractère funéraire de ces structures n’est pas confirmé.
Toutefois l’architecture des tertres, particulièrement bien conservée, a été précisément observée. Le coffrage en pierre central est entouré de 4 couronnes de pierres jointives et calibrées. Des apports de terres et de pierres sont venus élever l’architecture sur environ 50 cm de hauteur. Une couronne extérieure de lauzes2 plantées en pétale, décorait le périmètre du tertre.
Le mobilier mis au jour est restreint : perles d’ambre, fragment d’armille en bronze, de silex, quartz taillés et de petits fragments de céramique non tournée.
Epoque Moderne :
C’est l’époque moderne et sub-contemporaine qui est la mieux documentée. L’opération a mis en évidence une densité et une variété de structures : terrasses, pierriers, chemins, parcellaires3, occupations temporaires sous abri, cabanes et bâtiments agro-pastoraux. Notons particulièrement la découverte d’un hameau daté des XVIème – XVIIIème siècles, inconnu sur les cartes anciennes et de deux établissements isolés. Elles sont caractérisée par de grandes dépressions rectangulaires entourées d’éboulis. Toutefois les sondages manuels ont révélé des assises de murs, des sols en lauses et pierres plates, des murs partiellement en élévation, des niveaux d’effondrement des toitures et les planchers en bois.
Epoque indéterminée :
En périphérie de la zone des tertres, ont été répertoriées 17 pierres gravées. Ces petits blocs de calcschistes gréseux présentent des formes ovales à oblongues inférieures à 1 mètre de circonférence. La plupart de ces pierres se trouve à l’air libre. Elles sont toutes marquées en surface sommitale des blocs. La technique utilisée est majoritairement le grattage par frottement et abrasion, avec plus rarement de l’incision. Les gravures comprennent essentiellement des tracés rectilignes ou sinueux, parallèles ou en faisceaux. 8 se démarquent par des représentations plus géométriques, voire figuratives. Toutefois, les techniques comme les représentations diffèrent des gravures alpines connues pour les époques protohistoriques, médiévales et même contemporaines (gravures de bergers).
1. Tertre : éminence, élévation de terre pouvant avoir une vocation funéraire et posséder une architecture de pierres.
2. Lauze : pierre plate dont la surface est très importante par rapport à son épaisseur.
3. Parcellaire : division en parcelles (partie délimitée d'un terrain) d'un espace
Musée Muséum
départemental
6 avenue Maréchal Foch
05000 GAP Tél. : 04 86 15 30 70